Commandement des Opérations Spéciales



Commandement des Opérations Spéciales


Le Commandement des Opérations Spéciales (COS) a été crée en juin 1992 à la suite des opérations conduites pendant la guerre du Golfe. Placé sous les ordres du Chef d’Etat-major des Armées (CEMA), il a trois objectifs majeurs :

  • planifier, préparer et conduire les opérations spéciales,
  • fédérer les unités spéciales des trois armées afin d’obtenir une synergie et une meilleure cohérence,
  • adapter et améliorer les capacités des unités spéciales en coordination avec les autorités organiques.
Opérations spéciales :

Les opérations spéciales sont des actions militaires menées par des unités des forces armées spécialement désignées, organisées, entraînées et équipées, pour atteindre des objectifs stratégiques définis par le CEMA. Utilisant des techniques opérationnelles et des modes d’action inhabituels aux forces conventionnelles, ces actions sont menées en temps de paix, crise ou guerre, indépendamment des opérations conventionnelles ou en coordination avec celles-ci. Ce sont des opération militaires ouvertes ou couvertes commandées par le CEMA. Ce ne sont pas des opérations clandestines. Elles se distinguent des opérations conventionnelles par un cadre espace-temps différent, la nature de leurs objectifs, des modes opératoires particuliers et la discrétion qui entoure leur préparation et leur exécution.


Missions :

Il existe trois grands types de missions réalisées par le COS : les missions de renseignement, d’action et d’environnement.

- Missions de renseignement :

  • acquisition du renseignement sur les milieux physique et humain,
  • acquisition du renseignement sur les forces en présence et en particulier au-delà de la zone de déploiement du dispositif français ou allié,
  • acquisition du renseignement sur les objectifs humains ou d’infrastructure, et participation éventuelle à la désignation d’un objectif.

- Missions d’action :

  • attaques d’objectifs (centre de gravité ou point décisif),
  • neutralisation d’installations, de réseaux ou des lignes de communication,
  • capture ou récupération de personnel ou de matériel,
  • actions de diversion ou de déception,
  • contre-terrorisme (libération, reprise de contrôle),
  • fourniture d’appuis spéciaux (commandement, transport, feu…).

- Missions d’environnement :

  • formation, conseil et encadrement d’unités militaires étrangères dans le cadre d’une assistance à des forces amies,
  • participation au processus d’évaluation et d’aide à la décision, notamment lors de l’ouverture d’un théâtre d’opérations,
  • protection de personnalités.

L’officier général commandant des opérations spéciales est le conseiller du CEMA pour l’emploi des forces spéciales. Il est responsable de la planification, de la préparation et de la conduite des opérations spéciales. En matière d’entraînement, il planifie et conduit les exercices et les échanges interarmées et interalliés. A cette occasion, il peut contrôler les capacités détenues par les unités de forces spéciales participantes au cours de la validation des compétences. En matière organique, il a surtout un rôle consultatif et fédérateur auprès des états-majors d’armées auxquels il exprime ses besoins en terme de capacités attendues. Les états-majors d’armées sont responsables de la mise sur pied de ces capacités par une politique adaptée de recrutement, d’équipement et de préparation opérationnelle des forces.

- L’état-major du COS :

Cet état-major opérationnel interarmées se situe depuis l’année 2006 sur la Base Aérienne 107 de Villacoublay. Il est composé de 70 personnes appartenant aux trois armées ainsi que des 4 représentants des directions et services : un conseiller santé, deux officiers de liaison de la Gendarmerie Nationale et un ingénieur de la Délégation Générale pour l’Armement.

- La réserve du COS :

Le COS dispose également d’une composante interarmées d’environ 150 réservistes. Ce réservoir, composé d’experts de haut niveau, est spécifique au COS et lui apporte un complément précieux dans des domaines particuliers tels que l’Expertise Initiale de Théâtre (EIT). Les spécialités les plus recherchées sont celles qui touchent directement au fonctionnement des institutions et des entreprises essentielles (juristes, ingénieurs, spécialistes du genre génie civil, experts des zones géopolitiques concernées,…) afin de mener les expertises initiales sur les théâtres d’opérations.

- Les unités de forces spéciales.

11 unités des trois armées sont dédiées au COS :

  • unités des forces spéciales de l’armée de terre (BFST) : le 1er RPIMa de Bayonne, le 13ème RDP de Souge, l’état-major de la brigade renforcé de sa compagnie de commandement et de transmissions et de son centre d’entraînement spécialisé et le 4ème Régiment d'Hélicoptères des Forces Spéciales (4ème RHFS dont des Caracals "Air") situé à Pau.
  • unités des forces spéciales de la Marine (ALFUSCO) : les commandos Trepel, Jaubert, De Penfentonyo et de Montfort, basés à Lorient, et le commando Hubert à Saint-Mandrier.
  • unités des forces spéciales de l’armée de l’air (BFS) : le Commando Parachutiste de l’Air n°10 (CPA10) et l'Escadron de Transport Poitou (ET 03.061 Poitou), basés à Orléans.


 

D’autres capacités dites conventionnelles, issues de différentes unités militaires, peuvent ponctuellement être employées pour des opérations. Tous les hommes appartenant à des unités des forces spéciales (environ 3 000 militaires) sont protégés par l’arrêté du 15 septembre 2006 relatif au respect de l’anonymat.

Quelques opérations du COS :

Opération Oryx (décembre 1992 - janvier 1993), en Somalie.

Opération Amaryllis (avril 1994), au Rwanda.

Opération Turquoise (juin - juillet 1995), au Rwanda.

Opération Azalée (septembre - octobre 1995), aux Comores.

Opération Almandin (1996), en République Centrafricaine.

Opération Alba (mars - juillet 1997), en Albanie.

Opération Kahia (décembre 1999), en Côte d’Ivoire.

Opération Vulcain (14 août 2000), au Kosovo.

Opération Artémis (juillet - septembre 2003), en République Démocratique du Congo.

Opération Arès (août 2003 - janvier 2007), en Afghanistan.

Opération Licorne (en cours), en Côte d’Ivoire.

Opération Benga (juillet - décembre 2006), en République Démocratique du Congo.

Opération Boali (mars 2007), en République Centrafricaine

Etc ....




Source: Défense