1954 à 1962




Général de Maricourt

Texte et photos transmis par "Bruno de Maricourt", fils du Général


Je mets ces quelques lignes du Général écrites dans ses Mémoires inédites.
Cela se passe pendant son commandement d' Air Algérie de 55/57

"Nos effectifs atteignent progressivement 500.000 hommes. Comme patron d'Air Algérie j'en ai 50.000 sous mes ordres. Les disponibles ont en effet été rappelés et des unités de complément mises sur pied. Je reçois six demi-brigades de fusiliers de l'Air (D.B.F.A.) qui ne font guère honneur à mon arme. Nos braves garçons, pendant leur service actif, n'ont jamais tenu que des fonctions de manoeuvre. Ces fonctions sont certes indispensables, mais balayer un hangar, faire un plein d'essence, régler un carburateur ou dépanner un poste radio ne prépare guère au métier de fantassin. L'encadrement de nos fusiliers est disparate: officiers d'active et de réserve venant de l'Air, de la Terre, voire de la Marine. L'esprit de bouton fait des ravages. Moins cependant que l'inexpérience de nos garçons qui se tuent en jeep ou se descendent en manipulant maladroitement leur mitraillette. Les accidents de ce genre sont d'ailleurs aussi fréquents chez les rappelés de l'Armée de Terre. Ce sont finalement les fusiliers-marins, avec leurs remarquables sous-officiers, qui sont les meilleurs.

Ce sont les DBFA. qui tiennent le « Balcon de la Mitidja » et les faubourgs de la ville lorsque commence la bataille d'Alger. Le FLN. porte le terrorisme au coeur de la ville. Des bombes éclatent dans les cafés ou les tramways. Les assassinats se multiplient et visent les musulmans dans 90 pour cent des cas. Il faut relever les DBFA. qui ne font pas le poids et c'est Massu, avec ses paras, qui vient rétablir l'ordre.

Je connais bien Massu, c'est un de mes jeunes de Saint Cyr que j'ai retrouvé autrefois au Tibesti et en Indochine. Il n'est pas du tout le tortionnaire qu'une certaine presse a voulu stigmatiser. C'est un grand nez carré, bourru, à l'accent grasseyant, mais avec un cœur d'or. Responsables de l'ordre ses paras démantèlent les réseaux clandestins en obtenant rapidement les renseignements.

La médiocrité de nos fusiliers rappelés me peine et m'irrite. Après de longues et dures discussions avec les États-Majors aériens de Paris, j'obtiens l'autorisation de monter cinq « Centuries » de Commandos Parachutistes de l'Air. Après tout c'est un retour aux sources puisque les premiers paras ont vu le jour chez nous en 1936 ou 1937. Je sais aussi qu'il y a dans nos formations de robustes gaillards désireux de quitter la « paille » ou la « graisse » pour s'orienter vers un métier plus actif. Les 500 hommes, tous volontaires, sont rapidement recrutés et forment d'excellentes unités parce qu'elles sont constituées de volontaires. Il y aura beaucoup de casse chez les commandos, mais ils iront de succès en succès et seront souvent demandés par les Commandements terrestres de secteur ou de zone opérationnelle."


Par médiocrité des rappelés il faut entendre non pas la médiocrité des hommes mais la médiocrité de leur formation. En effet comme il l'indique rien ne les avaient préparés au combat.

Ces quelques lignes donnent une partie des idées qui lui trottaient dans la tête et qui l'ont conduit à créer les CPA qui outre leur mission d'unité d'élite devaient fournir à terme un encadrement efficace. D'autre part son expérience indochinoise concernant la lutte subversive l'a certainement aussi guidé ainsi qu'un bon nombre des chefs militaires de l'époque.



Le Général de Maricourt passe les
Commandos de l'Air en revue en Algérie





Fanion GCPA offert au Gal de Maricourt




François COULET
1er chef des CPA désigné par le Général de Maricourt